0972 311 312 (prix appel local)

Agroalimentaire : un nouveau diplôme à Bac+1

À la rentrée de septembre 2022, le Cnam proposera une nouvelle formation de niveau bac+1 en agroalimentaire. De nouvelles perspectives pour les salariés et futurs salariés de ce secteur clef de l’économie bretonne.
Entretien avec Philippe Fravalo, professeur titulaire de la chaire en Agroalimentaire.

Quel est l’objectif de cette nouvelle formation ?

Le Bac+1 Agroalimentaire du Cnam comble un manque pour les personnels de l’agroalimentaire qui ont été embauchés sans le Bac et qui se trouvent bloqués dans leur évolution faute de pouvoir réenclencher des études supérieures. Ils ont entamé leur carrière dans ce secteur souvent contraints par la nécessité de trouver du travail puis ils réalisent qu’ils peuvent saisir des opportunités et valoriser leur potentiel sauf que l’absence de diplôme supérieur a placé un plafond de verre au-dessus de leur tête

S’adresse-t-elle uniquement aux employés du secteur ?

Pas nécessairement, c’est une formation très ouverte. Elle intéresse également les personnes en recherche d’emploi qui veulent renforcer leur employabilité, les personnes qui sortent d’un Bac professionnel agricole qui souhaitent intégrer plus facilement une entreprise agroalimentaire ou ceux qui se sont fourvoyés dans leurs études supérieures après un Bac.

Sur quel modèle avez-vous construit cette formation ?

Nous sommes sur un modèle en stage alterné : 15 jours en formation et 15 jours en entreprise durant une année. Le programme pédagogique comprend un tronc commun et un enseignement de spécialité. Le tronc commun n’est pas abordé de façon scolaire mais avec une approche professionnelle. On travaille par exemple les mathématiques en traitant des données issues de l’agroalimentaire, l’expression orale et écrite à travers la création d’enquête sur le monde agroalimentaire... De même, pour l’anglais, où il ne s’agit pas de devenir bilingue, mais de comprendre une information technique qui peut aussi être utile dans la vie courante.

Quelles sont les autres compétences spécialisées ?

Nous avons retenu deux compétences importantes. Tout d’abord intégrer le fait qu’on manipule de futurs aliments destinés à la consommation. Cela passe par la connaissance des indésirables dans l’assiette qu’ils soient biologiques, chimiques ou physiques. En second lieu, comment les maitriser en s’appropriant les mesures d’hygiènes, les notions de qualité et donc l’HACCP*.

Quelle est votre ambition pour ceux qui suivront cette formation ?

Ils ne seront pas formés pour être des techniciens car chaque usine a sa propre méthodologie. Mais ils maitriseront le savoir-être nécessaire au quotidien dans toute entreprise et bénéficieront d’une connaissance intelligente de leur pratique professionnelle. Ils ne subiront pas les choses sans comprendre et réagir. Ce Bac+1 ouvre la porte à une poursuite sur d’autres diplômes supérieurs du Cnam jusqu’au diplôme d’ingénieur. Elle permet d’envisager les fonctions recherchées de chef de ligne, manager… Le plan de progression est possible au moins jusqu’au Bac+3 pour ceux qui ont une ambition de carrière.

* HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point. En français, Analyse des dangers, points critiques pour leur maitrise.


Propos recueillis par Véronique Rolland, journaliste.

Posté le 28/04/2021