Devenir ingénieur en informatique avec le Cnam
Entrés dans la vie active après un bac+2 (BTS, DUT) ou une licence, nombreux sont ceux qui se sentent confrontés à des limites dans leur évolution professionnelle. Le parcours ingénieur proposé par le Cnam Bretagne représente une clé de déverrouillage.
Rencontre avec Arnaud Guyot et Dominique Laurent, deux adultes passés par le parcours d'ingénieur informatique à Brest.
Pourquoi vous êtes-vous engagés dans cette formation ?
A. Guyot : Après un DUT génie électrique et informatique industrielle, j’ai dû entrer sur le marché du travail, mais je savais que reprendre mes études cela s’avérerait nécessaire à un moment de mon parcours professionnel. Lorsque j’ai occupé le poste de chef de projet informatique, j’ai souhaité avoir le diplôme — et le salaire — en phase avec les fonctions que j’occupais.
D. Laurent : Ayant débuté comme ingénieur système, j’ai été conduit au fil des années à faire du management. Or, géologue de formation initiale, je n’avais aucun diplôme en informatique. Je me demandais comment je pouvais légitimement encadrer des personnes dotées d’un diplôme d’ingénieur.
Pourquoi le Cnam ?
A. Guyot : J’avais 42 ans et une famille à charge. Il fallait que je puisse aménager mes cours en fonction de ma vie personnelle et professionnelle.
D. Laurent : Je me suis laissé surprendre par le Cnam qui avait une certaine notoriété. Lors de mon inscription, j’ai opté pour l’UE Chef de projet, pour obtenir un premier niveau de diplôme d’informatique, mais je n’envisageais pas d’être ingénieur. Je n’ai pas réalisé que cette démarche allait m’entrainer sur un projet à cinq ans. Car très vite, un plaisir s’est installé dans le déroulement, le rythme et le contenu de la formation.
Comment avez-vous perçu la pédagogie du Cnam ?
A. Guyot : Une des valeurs ajoutées réside dans le fait que les enseignants sont également des professionnels aguerris ; ils savent de quoi ils parlent et ils partagent leur expérience. Indépendamment des contenus, j’ai également appris à apprendre. Quand on est en mesure de faire cela, on est capable d’évoluer constamment en milieu professionnel.
D. Laurent : À 44 ans, je pouvais éclairer ces enseignements à la lumière de mes années d’expérience. De même pour les échanges avec les autres auditeurs qui suivent le même parcours, également riches d’enseignements. La pédagogie est réellement en phase avec un public d’adultes expérimentés. Je recommencerais avec plaisir, car ces cours constituaient une réelle bulle d’air intellectuelle.
Quelles sont les exigences de ce parcours ?
A. Guyot : Je me suis arrêté de vivre socialement durant tout le cursus. Je ne l’ai pas mal vécu, mais je ne suis pas sûr que ce soit le cas de ma famille. Il est vrai que j’ai tout condensé sur quatre ans ; d’autres étalent ce parcours sur six ans, mais je ne voulais pas courir aussi longtemps au risque de perdre ma motivation.
D. Laurent : C’est un marathon, il faut trouver un rythme. Si on veut aller au bout du cursus en partant de zéro comme c’est mon cas, cela signifie que les week-ends sont sacrifiés durant cinq ans. Deux soirs par semaine, je travaillais jusqu’à minuit, et les week-ends, au moins le matin. La famille doit vous supporter dans les deux sens du terme : être supporter de votre démarche et supporter votre manque de disponibilité.
Quelles ont été les répercussions professionnelles ?
A. Guyot : C’est 100% gagnant ! Aussitôt le diplôme obtenu, j’ai trouvé sans difficulté le poste que je souhaitais, au salaire que je souhaitais. Lorsqu’on explique notre parcours au Cnam à un employeur, la démarche est fortement appréciée.
D. Laurent : L’auditeur du Cnam est généralement pugnace et a le sens de l’effort. Mon employeur l’a compris et dès la première année de mon parcours, j’ai eu une promotion. C’est aujourd’hui l’opportunité de découvrir d’autres défis ailleurs.
Propos recueillis par Véronique Rolland, journaliste.
Posté le 16/08/2021