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Un stéthoscope bleu à côté d'un smartphone et d'un ordinateur portable. Cette image met en avant l'usage des technologies numériques dans le domaine médical.

Gestion de la santé, des métiers en quête de qualifications

Ressources humaines, information médicale, finances, les métiers de gestion de la santé sont depuis quelques années en profonde mutation. Le Professeur Jean-Marc Macé, professeur des universités au Cnam, spécialiste des questions de santé, en expose les enjeux.

 

Qui peut avoir accès à ces métiers ?
Ce sont des métiers non réglementés, contrairement aux professions d’aides-soignants, infirmiers ou médecins qui relèvent du ministère de la Santé. Le Cnam offre une diversité d’entrées et de parcours qui démarrent du niveau baccalauréat pour les Techniciens de l’Information Médicale (TIM) ou la gestion de services (Coordinateur de soins et d'activités en structure médico-sociale) et vont jusqu’au master.

 

Quelles sont les perspectives d’avenir de ces métiers ?
Le TIM est un métier très récent, particulièrement sensible depuis 2005 avec l’arrivée de la législation concernant les ressources des établissement sanitaires : la T2A. Aujourd’hui, on ne peut plus laisser une secrétaire « non formée » coder avec imprécision. Toute personne qui entre dans un établissement de soins (centre hospitalier, clinique, EHPAD,.) en sort avec un codage correspondant à sa pathologie et à son séjour et, ce qui permet à la sécurité sociale de régler l’établissement. Au regard des montants financiers concernés, cette activité exige toujours plus de précisions et donc de qualifications.

 

Concernant la gestion et le management ?
Le secteur de la santé ne peut pas fonctionner sans cadres intermédiaires et supérieurs. Qu’il s’agisse de la gestion d’établissements, du management ou de l’information, ce sont des métiers qualifiés qui connaissant un taux de renouvellement important. Il y a donc une dynamique d’emploi forte sur ces formations. Les professionnels peuvent aussi être amenés à gérer des établissements aussi divers que des SSIAD(1), des EHPAD(2) ou des SPASAD(3), la frontière entre le secteur sanitaire et le secteur social étant de plus en plus poreuse.

 

Quels sont les avantages pour ces établissements ?
La France bénéficie d’un énorme potentiel avec plus de 30 000 établissements sanitaires et médico-sociaux qui manquent de personnels formés. On hospitalise et on opère davantage et un TIM « bien formé » peut, par exemple, optimiser les codages du PMSI(4) et faire remonter les remboursements, et donc, les ressources financières d’un établissement de 50 000 à 100 000 euros chaque année. Il est donc nécessaire d’avoir des établissements optimisés et des ressources humaines parfaitement gérées et formées, y compris pour faire face aux risques psychosociaux au sein de ces établissements.

 

Justement, quels sont les effets de la crise sanitaire sur ces métiers ?
La Covid a apporté un éclairage sur ces métiers jusque-là mal connus en matière de gestion du personnel, et les demandes de formations se sont fortement accélérées cette année. Les personnes qui suivent nos formations sont parfaitement armées pour faire face aux crises sanitaires. Tous les outils de gestion des risques psychosociaux, absentéisme, burn-out, etc., y sont abordés.

 

(1) Services de soins infirmiers à domicile
(2) Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
(3) Services polyvalents d’aide et de soins à domicile
(4) Programme médicalisé des Système d’information

 

Propos recueillis par Véronique Rolland, Journaliste.

Posté le 20/11/2020