Des personnalités marquantes
Créé en 1794 sur proposition de l'abbé Grégoire, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) a accueilli en ses murs des personnages illustres qui ont marqué l'Histoire.
L'abbé Grégoire
Né en 1750 à Vého près de Lunéville dans les Trois Évêchés, l’abbé Grégoire a fondé le Conservatoire national des arts et métiers. Personnalité centrale de la Révolution Française, Henri-Baptiste Grégoire souhaitait abolir la préséance doctorale au profit de valeurs pragmatiques. Il souhaitait reconnaître en particulier à la vie quotidienne, à son analyse et à son amélioration, un statut officiel dans l’organisation de l’instruction publique. Devant la Convention nationale, le 8 vendémiaire de l’an III, il introduisait ainsi son idée de créer le Conservatoire : « Je plaide ici la réhabilitation des arts mécaniques longtemps éclipsés par les arts libéraux. Chaque esprit curieux doit pouvoir appréhender, d’une façon panoramique, une collection d’inventions jusqu’alors disséminées et souvent méconnues : la réunion dans un même lieu public, de tous les outils et de toutes les machines utiles au savoir humain est le moyen de susciter une émulation créatrice sans précédent ».
Toussaint Louverture
François-Dominique Toussaint naquit le 20 mai 1743 près de Cap-Français. Il est mort prisonnier au Fort de Joux, à La Cluseet- Mijoux dans le Jura, le 7 avril 1803. Toussaint Louverture est le grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d’Haïti à l’époque). Il est reconnu pour avoir été le premier leader Noir à avoir vaincu les forces d’un empire colonial européen. Né esclave, il prit les armes pour la libération des siens. Il est devenu une figure historique d’importance dans le mouvement d’émancipation des Noirs en Amérique. Il échangea avec l’abbé Grégoire, membre de la Société des amis des noirs, durant plusieurs années. Le fondateur du Cnam prit la défense de la jeune république de Haïti et aida Toussaint Louverture avec lequel il entretenait une correspondance. En 1825, lorsque des représentants de Haïti se rendirent à Paris pour la reconnaissance de l’indépendance de leur pays, il leur fut interdit de rencontrer l’abbé Grégoire. Ces derniers, bravant l’interdiction, lui rendirent visite pour rendre hommage à « l’ami des hommes de toutes les couleurs ».
Jacques de Vaucanson
Né le 24 février 1709 à Grenoble, Jacques de Vaucanson est un inventeur et mécanicien français. Il commence par réparer les horloges et les montres de son quartier, puis il tente de reproduire mécaniquement les principales fonctions de l’organisme humain afin de créer les premiers automates. À partir de 1733, il construit un flûteur, grandeur nature, habillé en sauvage et assis sur un rocher. Cette première réalisation inaugurera une longue série d’automates, toujours plus élaborés. Jaques de Vaucanson à également contribué au perfectionnement des métiers à tisser. Il entre à l’académie des sciences en 1747 et meurt le 21 novembre 1782 à Paris après avoir légué ses machines au roi de France. Ce don sera une des bases de la collection du Conservatoire national des arts et métiers. Le Cnam a donné le nom de « Vaucanson » à son école d’ingénierie et de management par alternance, réservée aux bacheliers professionnels à haut potentiel.
Jean-Baptiste Say
Révolutionnaire et économiste libéral français, connu pour avoir élaboré « la loi de Say », il fut nommé, en 1819, professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire nationale des arts et métier. Il est également l’auteur de la distinction et de la modélisation « Production, Répartition, Consommation » devenue un classique de la pensée économique. Il participa également à la fondation de l’École Spéciale de Commerce et d’Industrie. Peu de temps avant sa mort (1832), il fut nommé au Collège de France où il occupa la première chaire d’économie politique.
Posté le 17/01/2020